Ce n’est pas une surprise… Les pailles fabriquées à partir de matériaux d’origine végétale, notamment celles en papier, contiennent des PFAS – substances fluorées ayant des effets néfactes et durables sur l’environnement et la santé – pour les rendre imperméables. Les pailles en plastique conventionnel n’en contenaient pas.

L’article du Parisien qui m’a fait réagir est trompeur, puisque l’étude scientifique qu’il cite ne compare pas les alternatives avec les pailles en plastique conventionnel. Le PLA est un plastique biosourcé, donc une alternative au plastique conventionnel. Il faudrait peut être penser à corriger ça.
L’étude est réalisée sur 39 pailles différentes en papier, bambou, verre, acier inoxydable et PLA (plastique biosourcé et biodégradable). 29 types de PFAs ont été analysés. Voici les résultats :

Il est surprenant d’en retrouver également sur certaines pailles en verre. L’acier inoxydable, lui, n’en contient pas. Pas très étonnant d’en retrouver sur le PLA, le bambou et le papier puisqu’il est nécessaire d’améliorer leurs propriétés de résistance aux liquides pour cet usage. Il y a d’autres moyens de les rendre à minima hydrophobes, mais pour des usages avec un contact limité ou pour certains liquides.
Même avec des PFAs, l’imperméabilisation ne permet pas de laisser la paille très longtemps dans certains liquides. Il ne s’agit pas d’étanchéité.
Le problème d’en retrouver sur des pailles est que les PFAs se retrouvent au contact direct du consommateur qui peut donc les ingérer. Leur toxicité dépend du type de PFAs (c’est une grande famille) et ils s’accumulent dans l’organisme. De plus, cela pose la question de leur biodégradabilité et de leur impact lors de leur dégradation dans l’environnement, puisque ces susbtances, au-delà de leur impact sur la santé, ne se dégradent pas et s’accumulent dans l’environnement.
Remplacer un matériau conçu pour un usage par d’autres matériaux peut nécessiter des modifications pour obtenir des propriétés similaires. Comme ici avec l’utilisation de substances perfluorées.
Cumuler certaines propriétés est complexe et/ou implique des coûts non compatibles avec le produit à concevoir. Le compromis technique et économique est à considérer, surtout pour un produit comme celui-ci. En jetable ou en réutilisable.
L’utilisation de matières biosourcées vient de l’interdiction du plastique pour cet usage et d’un besoin de mieux consommer, en réduisant notre impact sur l’environnement. Mais pour cela il est important de sortir de certaines idées reçues sur les matériaux… Petit rappel de mon thread sur l’impact environnemental des pailles en fonction du matériau et du nombre d’utilisations.
Je ne remets pas en cause ici l’interdiction des pailles en plastique qui ont un impact direct sur la biodiversité, on les retrouve bien trop facilement dans l’environnement. Cet exemple permet d’illustrer la nécessité de compromis quand on souhaite remplacer un matériau.
Petit lien vers le Thread :

Laisser un commentaire