Quelques explications sur la centrale photovoltaïque flottante de Lazer, première en France à être construite sur la retenue d’un barrage hydroélectrique !! Une belle synérgie pour la production d’électricité renouvelable.
J’étais près du lac de Lazer dans les Hautes-Alpes pour l’inauguration d’une centrale solaire flottante. Quelques chiffres pour commencer :
✅ 50 000 panneaux sur 24.5ha
✅ 19.7 MWc de puissance installée
✅ Lac artificiel avec centrale hydroélectrique
✅ Complémentarité d’énergies renouvelables
L’usine fait partie d’un ensemble d’ouvrages hydroélectriques reliant le lac de Serre-Ponçon à l’étang de Berre. Quelques chiffres sur ces aménagements :
➡️ 23 usines hydroélectriques et 16 barrages
➡️ Total de 2GW de puissance installée
Plus d’informations disponibles sur le site d’EDF, avec une brochure du lieu.
Quelques photos de l’usine de 13,7MW, qui date de 1992. Le lac est artificiel et construit spécifiquement pour cet usage. Le puit où débouche la conduite forcée et où se trouve la turbine fait 54m de profondeur La visite était juste
Pourquoi construire une centrale solaire sur ce lac ?
1- Parce que le lac est déjà artificialisé, donc la surface peut être utilisée pour cet usage. Cela évite l’artificialisation d’autres espaces.
2- L’usine hydroélectrique ne produit que 9 mois sur 12. L’utilisation de l’eau est priorisée pour l’agriculture sur les 3 mois de l’été. Donc cette centrale solaire est un bon complément à l’énergie hydraulique déjà produite.
Les ouvrages hydrauliques ne permettent pas juste de produire de l’électricité. Ils permettent aussi la gestion de l’eau de manière générale, notamment dans cette région : irrigation, alimentation en eau potable et eau industrielle, limitation des impacts crues/sècheresse.
La centrale solaire a été construite en 2.5 ans (6 ans de projet), sachant que cette durée pourrait être réduite. Il y a eu plusieurs essais sur le type d’ancrages à mettre en place ainsi eu quelques aléas climatiques qui ont eu un impact sur les délais de construction. Le système d’ancrage et l’installation des panneaux a dû se faire de sorte de ne pas impacter le niveau de sûreté de l’aménagement hydroélectrique. Donc pas d’ancrage sur les berges par exemple (ex: étanchéité à préserver). Le cahier des charges est donc très spécifique.
D’où les essais réalisés pour convenir de la meilleure solution d’ancrage en prenant en compte la géologie du site. La profondeur du lac est 4 m +2m de par l’activité de l’usine. Il faut donc que les ancrages soient stables en fond de lac et s’accommodent aux mouvements de l’eau.
Les 89 flotteurs et 700 ancrages permettent de stabiliser les linéaires de panneaux. L’un des intérêts de cette construction sur l’eau est la possibilité de refroidir les panneaux et d’en augmenter la productivité. Ce sont des hypothèses donc à vérifier en cours de production.
Concernant la biodiversité : il y a de la vie dans et autour de ce lac artificiel. Il a donc été nécessaire de prendre en compte le vivant pour la réalisation de cette centrale, dès la conception. Comme pour chaque ouvrage de production d’énergie d’ailleurs. Il y a également un suivi de la biodiversité, tout au long de la vie de la centrale. Je vais essayer de récupérer des données sourcées plus précises pour répondre aux inquiétudes sur la biodiversité dans et autour du lac.
Côté durabilité, il faut savoir que l’eau est très peu corrosive/abrasive et qu’il y a des protections pour éviter la corrosion des éléments exposés à l’environnement. Ne pas oublier qu’il y a une usine hydroélectrique sur le site donc du retour d’expérience sur la corrosivité.
Cette première permet de faire un retour d’expérience sur la mise en œuvre avec des contraintes liées aux activités hydrauliques. Ainsi, pour de futurs projets il sera possible d’optimiser les délais de construction. J’ajoute : en cas de non fonctionnement de certains panneaux, la maintenance se fait lorsqu’un certain nombre d’entre eux n’est plus fonctionnel afin d’optimiser les travaux réalisés puisque les interventions ne sont pas aussi simples que sur terre.
Petit lien vers le Thread Twitter :
kakoblogsciences.com 
Laisser un commentaire