Les bébés prématurés sont-ils exposés aux perturbateurs endocriniens présents dans les dispositifs médicaux ?

J’ai pris le temps de lire l’étude scientifique citée dans cet article de Reporterre. Il s’agit de déterminer et de quantifier les plastifiants présents dans les dispositifs médicaux PVC en néonatalogie. Mais l’étude ne parle absolument pas des impacts sur les nouveaux nés.

Photo de Vidal Balielo Jr. sur Pexels.com

L’étude scientifique dont il est question identifie plusieurs plastifiants, des phtalates pour la plupart, en les dosant dans les dispositifs médicaux en question afin de déterminer le type et quantités associées. Elle est réalisée dans 2 centres hospitaliers français. Un plastifiant problématique est au centre de l’étude. Et c’est ce qui est repris de manière (trop) générale par Reporterre puisqu’il y a un amalgame entre les types de plastifiants. Tous ne sont pas problématiques.

Il est bien précisé que le plastifiant en question, le DEHP, ne peut être utilisé sur le sol européen que sous autorisation. Mais cela date d’un règlement de 2021. La présence de ce plastifiant dans cette étude est liée au délai d’application du règlement européen.

Il est donc en cours de substitution. Les plastifiants qui permettent de le substituer sont d’ailleurs présents dans certains dispositifs médicaux étudiés. Ils sont également dosés dans les urines des nouveaux nés mais en plus faible quantité.

Le problème de l’article de Reporterre, c’est l’interprétation. Il est tout à fait possible de présenter l’étude factuellement en indiquant les évolutions réglementaires et les limites de l’étude qui s’arrête à la quantification et à l’identification des sources de plastifiants.

Rien que sur les aspects réglementaires : l’utilisation des phtalates est réglementée. 14 types de phtalates sont interdits d’usage en Europe. Leur utilisation nécessite une autorisation. Cette liste est plus large pour les jouets et articles de puériculture.

Même chose pour les appareils électriques et les revêtements qui sont cités dans l’article de Reporterre. Donc pourquoi ne pas l’évoquer dans l’article ? C’est pourtant cité dans l’étude et l’info est très facile à retrouver, notamment sur le site de l’INERIS.

Je pense qu’il faut être très prudent dans la manière de relayer des articles scientifiques. Par exemple, donner des informations sur le cadre réglementaire permet au lecteur de se placer dans un contexte. Sur un sujet comme celui ci, sensible, c’est indispensable.

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